Le dossier du moment

Débattre, participer, innover pour refonder la démocratie.

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"Les Français attendent-t-ils une autre forme de démocratie ?

On peut le penser en observant la baisse constante de la participation aux élections locales et nationales qui met à mal la légitimité des élus.

On voit aussi que les procédures judiciaires contre les décisions publiques deviennent de plus en plus systématiques pendant que dans la rue comme dans les champs, les manifestations se multiplient. Suivant leur théorie d’un « flanc radical » nécessaire, les activistes anti-système prônent à nouveau la désobéissance civile et justifient les opérations coup de poing avec toute la violence qui les accompagne.

Une conclusion s’impose à nous : la démocratie représentative ne suffit plus.

Et pourtant, il convient d’en défendre le principe par rapport aux autres régimes autoritaires qui conduisent tôt ou tard à la guerre militaire, économique et culturelle, comme le prouve aujourd’hui l’inquiétante actualité.

La démocratie est donc notre bouclier. Pour qu’elle soit forte il est nécessaire que les citoyens exercent pleinement leurs droits et leurs devoirs et que la participation citoyenne en soit la véritable garantie. Cette participation prend des formes multiples : associative, partisane, syndicale et même représentative à travers le Conseil économique social et environnemental.

On peut cependant aller plus loin et innover. C’est l’objectif du président de la République lorsqu’il crée le Conseil national de la refondation qui sera démultiplié dans les territoires et par thématiques. Santé, école, transition écologique, travail et emploi, prix et pouvoir d’achat, les sujets sont nombreux et portent autant sur le quotidien des Français que sur les enjeux planétaires.

En tant que député de la Côte-d’Or, j’ai organisé depuis 2017 quand la situation sanitaire le permettait des journées de débats citoyens baptisées « Place de la République ». À Fleurey-sur-Ouche puis à Ahuy sur les thèmes de la laïcité, de l’engagement citoyen et de la gestion de l’eau. À Dijon, à l’occasion du grand débat national qui a suivi la crise des gilets jaunes.

Aujourd’hui, je souhaite continuer à faire vivre les nouvelles formes de participation citoyenne en circonscription, sur d’autres sujets comme les déserts médicaux, l’offre de soins, le vieillissement et la fin de vie. Le 21 novembre prochain, j’organise à Dijon une projection-débat ouverte à tous autour d’un documentaire belge sur la fin de vie et l’aide active à mourir. À Paris, au sein du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) où j’ai été nommé par la présidente de l’Assemblée nationale, je vais approfondir mes recherches pour mieux légiférer.

La démocratie a besoin de nous tous et de chacun pour être vivante. De nouvelles instances sont créées en France pour permettre aux citoyens de participer directement à l’élaboration des lois. En Belgique, un parlement francophone bruxellois ouvre un champ de démocratie directe avec des moyens financiers, y compris pour rémunérer des citoyens qui y participent car le bénévolat est une limite qu’il faut dépasser. Ces nouvelles formes de démocratie inclusive et ouverte sont notre meilleur rempart contre le repli sur soi, contre le complotisme et contre le communautarisme qui divisent notre société.

Ensemble, débattons des meilleures manières de refonder la démocratie en France." 

Didier Martin 

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