24.12.17

Intervention de Didier Martin au conseil municipal de Dijon - vote du budget 2018

Le député de la Côte-d'Or et conseiller municipal de la ville de Dijon Didier Martin a décidé de s'abstenir lors du vote du budget primitif 2018 de la ville de Dijon.

« Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Le Président de la République, dans son discours devant les maires de France, a proposé d’établir une nouvelle relation de confiance et de responsabilité.

Stabilité des concours financiers de l’Etat pour la première fois depuis 7 ans. Stabilité des institutions locales.

Responsabilité partagée avec les maires pour répondre aux attentes des français.

Pour cela il a indiqué plusieurs champs d’actions.

- Création d’une Police de Sécurité du Quotidien. Conçue comme une police sur-mesure, mieux équipée, mieux intégrée, plus proche de la vie sociale des quartiers, ayant pour mission d’améliorer la sécurité de nos concitoyens. L’expérimentation débutera dès le mois de janvier et j’interroge cette semaine le ministre de l’intérieur pour qu’il précise les critères de sélection des villes candidates, en espérant bien sûr que Dijon soit retenue.

- Suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Dijonnais imposables en trois étapes à partir de 2018. Le dégrèvement à 100% par l’Etat ne pénalisera pas le budget de notre ville et la liberté de fixation des taux sera maintenue. Ce vieil impôt doublement injuste, socialement et géographiquement, sera enfin supprimé.

D’autres réformes utiles pour les communes et pour les populations ont été annoncées par le Président de la République.

- Dédoublement des effectifs des cours préparatoires dans les écoles qui en ont le plus besoin.

- Création d’une agence de la cohésion des territoires pour faciliter leurs projets.

- Lancement d’assises de l’eau pour repenser notre politique en la matière.

- Conférence de consensus sur le logement.

- Refonte de la fiscalité locale.

- Et grande politique transversale en faveur de la transition énergétique et écologique.

Ainsi, après des années de restrictions sévères pour les collectivités locales et d’augmentations des impôts pour les Français, le Président de la République ouvre une période d’écoute, de réformes et de contractualisation.

En cette fin d’année, les députés La République En Marche ! et Modem de la nouvelle majorité s’apprêtent à voter à l’Assemblée nationale le premier budget de la France sous la présidence d’Emmanuel Macron. Et en même temps, la plupart des élus territoriaux votent les budgets locaux.

Sans changement majeur avec les budgets précédents, le budget 2018 de la ville de Dijon pourrait aisément s’inscrire dans la contractualisation proposée par le gouvernement.

Regardons en trois points ce que cette contractualisation signifie concrètement pour les métropoles et les grandes villes telles que la nôtre.

Premièrement : limiter la hausse des dépenses de fonctionnement.
C’est-à-dire ne pas dépasser +1.2% d’augmentation par an.
Le budget 2018 de la ville prévoit de baisser légèrement ces dépenses de fonctionnement de -0.4% par rapport à 2017.

Deuxièmement : le gouvernement demande une maitrise raisonnable des emprunts d’investissements.
Avec 0 euros d’emprunt d’équilibre, grâce à la remontée de fonds du Crédit Municipal à hauteur de 11 millions d’euros, la municipalité va au-delà de l’objectif demandé.

Troisième point : le gouvernement demande un désendettement progressif des collectivités territoriales.
Encore une fois, la ville de Dijon s’y emploie en réduisant de 9 millions d’euros le montant de la dette.

Dont acte. Monsieur le maire sur ces trois points, notre ville fait plus qu’attendu. Nous pourrions ainsi prétendre à des compléments de dotations. Les fameux bonus attribués aux villes vertueuses.

Or qu’a-t-on entendu et lu de la part de François Rebsamen ?
Une pluie de critiques acerbes sur la nouvelle majorité, sur le gouvernement Philippe et sur le président Emmanuel Macron. Et dernièrement, à l’encontre de cette contractualisation qu’il juge inacceptable, « léonine » a-t-il dit. Un adjectif quelque peu Jupitérien, vous en conviendrez.

Alors entendez la question que je vous pose ce soir, Monsieur le maire.
Avez-vous la nostalgie des gouvernements Ayrault et Valls, dont vous fûtes ministre, qui ont réduit chaque année de plusieurs millions d’euros les dotations versées à notre ville et à notre communauté urbaine ?

Moi je ne regrette pas ces années-là. Celles du désengagement massif de l’Etat.
Je ne regrette pas le budget insincère de l’Etat qui avait sous-budgétisé en 2017 certaines dépenses dont les APL ; qui avait omis de provisionner le remboursement de la taxe sur les dividendes qu’il avait lui-même votée ; qui avait consommé, durant les quatre premiers mois de l’année, 75% du budget annuel alloué aux emplois aidés.

Je ne regrette pas non plus l’ancienne majorité qui nous a laissé, qui a laissé à tous les Français, une dette cachée de 11 milliards d’euros, en plus du déficit inscrit dans le projet de Loi de Finances.

Monsieur le Maire, le budget de notre ville permettrait à Dijon de s’engager, non pas derrière, mais avec la majorité présidentielle pour mettre en œuvre de façon efficace cette contractualisation souhaitée par les Français et proposée par le gouvernement.

Mais est-ce seulement votre intention ? Etes-vous prêt à saisir la main tendue du gouvernement ou préférez-vous la rose et le poing ?

Je vous remercie de votre attention. »

Didier Martin.

En savoir plus sur le budget 2018 de la ville sur http://www.infos-dijon.com/news/dijon/dijon/dijon-tout-savoir-sur-le-budget-2018-de-la-ville.html

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